Rencontre + interview avec Emilie Brichard de Malo Atelier
Brutal. est allé à la rencontre de la céramiste Emilie Brichard/Malo Atelier dans son atelier à St Etienne. Partons à la découverte de son univers à travers une interview.
Quel est ton parcours et ta formation pour arriver à la céramique ?
Architecte DPLG, j'ai travaillé en agence une dizaine d'années. J'ai pris mon premier cours dans un atelier de céramique un an après mon diplôme, j'imagine que j'avais besoin de quelque chose de plus concret que les projets architecturaux, qui s'étalent sur plusieurs années. Fasciné par la vaisselle et attirée par le Japon, et l'Asie plus largement, sans pour autant le formaliser, j'ai naturellement continué à fréquenter ponctuellement des ateliers de céramique, et lentement me suis formée au tournage.
Es tu autodidacte ou as-tu appris de quelqu'un d'autre?
Pour le tournage, Augusto Tozzola. Par manque de temps, je ne faisais que tourner avec lui, très peu de tournassage, pas de cuisson chez lui. Tout ce qui touche à l'émaillage, les cuissons, l'organisation de l'atelier, je l'ai appris en pratiquant seule.
Te souviens tu de ta première pièce ?
Non, mais je me souviens de mes premières heures assise devant un tour. Ensuite, j'ai gardé très peu de pièces, le fruit de la matinée de tournage était généralement recyclée avant que les pièces commencent à sécher.
Comment définirais-tu ton travail ?
Simplicité. Pour la vaisselle, cela me semble important. Mes pièces sont fonctionnelles, destinées à un usage quotidien voir intensif dans des restaurants. Et elles ne veulent pas dire plus que ce qu'elles sont, des assiettes, des bols. Pas de bavardages, ni de concepts dans mon travail, aujourd'hui il semble que tout doit toujours dire plus. Je fais juste de la vaisselle.
Quel est ton processus de création et de fabrication ?
Je décline sans intellectualiser des formes traditionnelles de la poterie utilitaire, bols, assiettes, ramequins, tasses. Je laisse mes mains sur le tour trouver la bonne courbe, silhouette et proportions.
Quelle est ta technique favorite ? Ton moment préféré dans le processus ?
Sans hésiter le tournage. Tout ce qui découle de ce temps de façonnage dans le processus m'éloigne un peu plus de ce plaisir, tournassage, émaillage, sans parler du ponçage et de l'emballage, mais cela fait partie du jeu.
Quel est ton matériau de prédilection ? Qu’est-ce qui te plaît chez lui ?
Le grès de Puisaye, il apporte une profondeur et du caractère aux émaux, même si les défauts de cuissons peuvent être plus difficiles à maîtriser dans les cuissons.
Qu'est ce qui t'inspires en dehors de la céramique ?
Les rivages, les restaurants, les villes et les voyages.
Peux tu nous parler d'un ou des plusieurs livres sur la céramique ou sur autre chose d'ailleurs ?
Pratique des émaux de grès de Daniel de Montmollin, les écrits de Jean Girel, et des livres sur le travail de céramistes, Gisèle Buthod-Garçon, Elisabeth Joulia, Lucie Rie, Edmund De Waal pour n'en citer que quelques uns.
Hors céramique, Samuel Beckett, toujours.
Quels sont tes derniers voyages marquants ou tes envies de voyages ?
Mes voyages au Japon et en Inde. Très envie bien sûr d'y retourner et d'y séjourner plus longtemps. Plus largement, tout bord de mer m'aimante, je songe depuis longtemps à déménager vers un littoral, j'attends de trouver le bon moment et la bonne formule.