Rencontre + interview avec Mathilde Martin
Brutal. est allé à la rencontre de la céramiste Mathilde Martin dans son atelier au nord de Paris. Partons à la découverte de son univers à travers une interview.
Quel est ton parcours et ta formation pour arriver à la céramique ?
J'ai commencé la céramique à 7 ans. C'est le seul loisir d'enfant que je n'ai jamais arrêté jusqu’à mon entrée au lycée. J'y ai vraiment appris les bases du modelage. C’était surtout très ludique, j'adorais ça. J'habitais la maison d’à coté et j'avais la chance d'y aller deux fois par semaine. C'est vers mes 20 ans que j'ai commencé à en refaire régulièrement jusqu’à ce que ça prenne tellement d'ampleur que je décide de quitter mon boulot de sommelière de l'époque pour m'y consacrer totalement.
Es tu autodidacte ou as-tu appris de quelqu'un d'autre?
J'ai appris les bases petite mais c'est surtout en faisant, (et en ratant), que j'ai compris comment appréhender la terre. J'ai aussi suivi quelques heures de tour avec Augusto Tozzola, même si je ne pratique pas du tout je trouvais intéressant d'avoir une approche complète des techniques.
Te souviens tu de ta première pièce ?
La toute première enfant ça devait être une petite tortue, que mes grands parents ont toujours d'ailleurs.
Comment définirais-tu ton travail ?
Sensible et intuitif. Mes émotions influent beaucoup sur mon travail. Quand je suis de mauvaise humeur ou triste souvent ça ne fonctionne pas.
Quel est ton processus de création et de fabrication ?
Ça dépend. Parfois très spontané, je commence à modeler et je vois ou ça mène. Parfois avec des recherches, des croquis.
Quelle est ta technique favorite ? Ton moment préféré dans le processus ?
Le pincé et le tournassage des bols. Quand j'ai terminé la pièce, que je la regarde sur tous les angles et lumières et que je sais qu'elle "fonctionne".
Quel est ton matériau de prédilection ? Qu’est-ce qui te plaît chez lui ?
Le grès chamotté. C'est très organique. La chamotte permet une très bonne prise au doigt et une jointure plus facile dans les étapes de montage. J'aime aussi son esthétisme brut.
Qu'est ce qui t'inspires en dehors de la céramique ?
Tout peut être source d'inspiration. La lumière d'une photographie, la matière sur une peinture, le design d'un objet. J'écoute aussi énormément d'interviews et de podcast sur à peu prés tous les sujets possibles. C'est très nourrissant et important dans mon processus de travail.
Peux tu nous parler d'un ou des plusieurs livres sur la céramique ou sur autre chose d'ailleurs ?
Lucie Rie par Tony Birks est un incontournable.
The beauty of everyday things par Soetsu Yanagi
Quels sont tes derniers voyages marquants ou tes envies de voyages ?
J'ai assez peu voyagé ces derniers temps mais définitivement l'Asie. Je suis fascinée par leur approche de la céramique. Autant sur le tournage de pièces utilitaires extrêmement délicates au Japon et les pièces impressionnantes et gigantesques en Corée avec la technique onggi. J'aimerais beaucoup aller au Moyen Orient également.