Rencontre avec Emmanuelle Roule
Brutal est allé à la rencontre d'Emmanuelle Roule dans son atelier en plein cœur de Paris.
Pendant notre rencontre, elle nous raconte son parcours. Diplômée en 2007 de l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des métiers d’art de Paris (Olivier de Serres), Emmanuelle est graphiste, directrice artistique freelance et céramiste. Elle enseigne également en design graphique depuis 2016 à la HEAD Haute École d’Art et de Design à Genève (Suisse). Complémentaire à son métier de graphiste et de direction artistique axé sur des commandes dans le champ de l’édition, d’institutions, de la gastronomie et de la culture, elle décide de développer depuis 2012 en tant que céramiste, un travail d’expérimentations artistiques d’interaction entre la forme, la couleur, la lumière et la terre. En 2017, elle a co-fondé avec trois autres artistes céramistes, le collectif gangster basé dans le quartier de Bastille à Paris.
Dans son atelier tout près de Bastille, qu'elle partage avec les membres Gangster, Emmanuelle développe un travail de sculpture, questionnant le volume et la matière au travers du modelage. Elle nomme son travail, la géographie de la forme. Chaque pièce est unique. Elles sont le résultat d’une approche artistique exploratoire menée autour de la lumière, la texture et de la couleur qui entrent en relation entre elles, avec l’espace environnant et une dimension architecturale.Elle note ses idées et les premières ébauches de forme dans son carnet de croquis. La forme de base évoluera au fil du processus. Sensible aux mots, Emmanuelle construit son univers autour de la construction, la sculpture, le bâti... Le processus est souvent long : il y a l'élaboration de la forme théorique puis la modélisation de la forme avec la terre. Emmanuelle vient sculpter, étirer, déformer la terre. Puis, après un temps de séchage, elle prendra ses outils pour venir affiner la forme, couper, créer d'autres faces à la forme...Le main et les outils d'Emmanuelle contre le matériau qui se définit petit à petit.
Dans la céramique, elle s'interroge aussi sur la dualité de la terre et de la chaleur. Quand vient la cuisson et la montée en chaleur du four, Emmanuelle parle de cette partie comme celle : "du lâcher-prise, qui cultive l’inattendu et la surprise, à savoir la cuisson, moment où l’on abandonne ses pièces à la chaleur dans l’obscurité du four." Ce n'est que plusieurs longues heures plus tard, que l'on pourra découvrir le résultat.