"Pour toutes les pièces de cette collection, la terre a été glanée aux alentours des Rairies à une demi-heure de chez moi en Maine et Loire. À part ces mini ristretto où la terre est plus foncée, elle a été glanée aux alentours du Fuilet qui se trouve à moins d’une heure de chez moi.Je les trouve en me baladant en forêt, le long des talus, aux abords de petites mares, ou dans d'anciennes carrières à l’abandon.Une fois glanée, je l’immerge dans l’eau et la laisse décanter dans un gros bac pendant plusieurs jours. Je laisse les petits cailloux, racines et petites herbes... Ils peuvent ressortir à la cuisson sous forme de petits cratères ou petites coulures aléatoires que je trouvent fascinants !Quand l’argile est bien ramollie, j’en fais une soupe, type barbotine en la malaxant à la main pour diluer la terre. À ce moment-là, quand je malaxe, j’enlève les gros cailloux si je les sens, ou les éléments organiques ou végétaux qui me semblent trop volumineux qui pourraient me gêner pour l’étape du modelage. J’écrase les éventuelles boules de terre qui restent en bloc pour qu’elle s’hydrate bien... Je fais ça plusieurs passages...Pour toutes les pièces issues de cette collection, j’ai ajouté dans la terre du sable que je glane sur les plages de bord de Loire. Ce sont des plages à deux pas de chez moi, je m’y promène souvent, elles sont magnifiques et regorgent de minis trésors, petits fossiles, silex... J’adore cet endroit, il change à chaque saison. Le fleuve inonde l’hiver et laisse apparaître l’été des plages, leurs formes sont uniques à chaque saison, modelées par l’eau. Aussi pour cette collection on peut apercevoir des petits points oranges sur certaines pièces, il s’agit de petits cailloux que j’ai glanés dans le Tarn au pied d’une falaise en juin lors d’une sortie escalade.Le sable je le laisse tel que, même quand il y a des petites coquilles d’eau douce, des petits végétaux. Les cailloux je les broie au pilon. C’est ce qui va donner en partie les petites aspérités, mouchetés que l’on voit et qui se mélangent et ressortent sur l’émail après la cuisson. J’aime ne pas trop nettoyer les matières que je glane et ajoute à la terre pour les laisser s’exprimer à la cuisson et voir parfois de beaux cratères coulant apparaître! Ensuite je dépose la terre sur des plaques de plâtre pour qu’elle sèche. J’attend jusqu’à obtenir une argile à la texture parfaite pour le modelage pas trop dure et pas trop molle. Quand la texture est bonne je la bats, malaxe pour la préparer au modelage. Les émaux sont issus de mes recherches, pour la plupart : des émaux magnésien, du blanc mat, sur certaines pièces ce sont des émaux de cendres de cèpes de vignes glanés aussi proche de chez moi que je brûle dans mon poêle l’hiver. La cendre n’est pas nettoyée. Je fais parfois plusieurs cuissons pour une pièce, avec plusieurs couches d’émaux, une première à la cendre, une deuxième avec un magnésien par dessus, parfois juste un blanc mat et une coulée de cendres par endroit..."