"Je récupère la terre et différentes matières dans les forêts, prairies humides, bords de rivière, chemins et des zones d'excavation de la terre. En saison chaude c'est pratique car les matières sont sèches donc légères, mais plus difficiles à reconnaître car tout est plutôt poussiéreux et friable. En saison froide, au contraire l'argile est molle, ainsi par la texture il est facile de reconnaître si c'est du grès. Mais c'est bien plus lourd, alors la balade devient physique !
Aussi, je voyage souvent en France et alentours avec mon van pour avoir l'occasion de glaner des matières premières d'autres régions, des sables et des ocres que je ne trouve pas ici.
Une fois la terre récoltée, je laisse décanter sous la pluie pendant des mois. Le moment venu je filtre à la main ou à l'aide d'un tamis de maçonnerie, je trie les petits branchages et feuillages, les cailloux. Ensuite je forme des petits tas, puis des plus gros, et je bas énergiquement toute cette terre triée et malaxée. Cela peut prendre plusieurs jours.
Le grès provient d'içi en Puisaye, ramassé autour de Treigny, et j'ai ajouté parfois à la terre crue de la chamotte réalisée à l'atelier.
Pour les émaux de cette collection, tout est en cendre de vigne, une de mes matière favorite pour l'émail depuis ces cinq dernières années que je suis en Bourgogne. A cela j'ai ajouté du calcaire et du feldspath du Morvan en toute petite quantité, et sur certaines pièces de l'ocre de Valdeblore, lors d'une virée dans le parc national du Mercantour.
Tout cela est très aléatoire et cela m'amuse beaucoup."